Bonjour à toutes et tous,

J'ai longtemps hésité à m'inscrire sur ce forum et aujourd'hui j'ai décidé de me jeter à l'eau ... même si je déjà bien mouillée voire noyée dans cette a(mer)e addiction qu'est le casino terrestre. Je précise que je me suis toujours refusée à jouer en ligne et je ne regrette pas cette décision. Pour autant, comme Obélix je suis tombée dans une position qui n'a rien de magique : les machines à sous pour le pire et surtout pour le pire.
Comme beaucoup, les pertes se chiffrent en plusieurs milliers d'euros, ce d'autant, que contrairement à certains joueurs, je ne peux pas dire que je suis née avec un trèfle à quatre feuille dans la bouche. Donc jamais de gros jackpots gagnés, quelques petits par ci- par là compris entre 500 et 2500 euros, aussitôt ou presque engloutis par des machines voraces peu inclines à recracher leur butin.
Aujourd'hui, moi aussi je ne reconnais pas la même que je suis devenue. Moi si rationnelle, plutôt économe, qui avait toujours fui les jeux comme la peste et surtout dans le contrôle permanent. Et là, je suis capable de faire des aller retours au distributeur jusqu'à avoir atteint les limites de mon plafond de CB, puis d'enchaîner avec des chèques.
Comme vous, je suis devenue artiste dans l'art du mensonge et de la dissimulation et je suis obsédée par le jeu, les gains et la quête du Saint Graal Jackpot. Cela devient invivable, je me reveille la nuit en criant et en pleurant.
J'ai pioché dans une partie de mes économies car mon salaire même confortable ne suffit pas à couvrir mes virées dans l'antre du du démon. Ainsi commence d'ailleurs le début de mon roman (car j'envisage en effet d'écrire un livre) :
"Telle l’absinthe qui grise le coeur, paralyse l’esprit, annihile la volonté, j’ai commencé à repousser peu à peu mes limites financières d’abord puis morales. Les frauduleuses tentations étaient toujours plus fortes que la prudente raison d’une vierge sage devenue folle. Je m’étais éloigné du bord jusqu’à être entraînée au large, immergée dans cette ivresse des profondeurs du jeu. Un abyme sans fond. La simple curiosité et le seul plaisir de jouer qui m’avait poussé dans l’antre de ce casino s’était transformé en idylle romanesque puis en folle passion dévorante et destructrice. J’étais devenue l’esclave d’une machine qui m’avait rendue saoule jusqu’à la lie et avait pris possession de mon âme jusqu’à la folie. J’étais « accroc » du matin au soir à boîte démoniaque avide qui recrachait rarement les espèces sonnantes et trébuchantes qu’elle avait voracement englouties, me laissant, comme tant d’autres, exsangues. Vide de ce trop-plein de journées passées sous ses griffes, obnubilée par ces symboles qui défilent, ces pièces virtuelles qui jaillissent de la gueule de ce tigre blanc carnivore qui se repaissaient de toutes mes économies. Mais cette diablesse et vorace machine avait fait de moi sa proie. J’étais prise dans ces griffes acérées à l’insu de mon plein gré. Car même blessée, dévorée jusqu’à la moëlle, je ne pouvais plus résister à cet être maléfique aux habits de lumière et d’apparat. Elle était devenue ma maîtresse, mon unique raison de vivre… presque jusqu’à la mort". J'ai beau me dire que j'ai atteint mes limites financières, je n'arrive pas à me servrer de cette addiction. Je suis profondément perdue et malheureuse. Je suis en colère aussi contre ce manque de chance car les douces sirènes planquées dans mon inconscient me murmurent que si j'avais plus de chance, je pourrais continuer à assouvir ma passion dévorante. Alors j'en veux à la terre entière de cette injustice, de ce manque de moyens, cet ennemi qui me prive de cette jouissance. La nuit, je me mens à moi-même et à ceux que j'aime. Merci de m'avoir lue !