pilou19200 - 10/09/2019 à 22h50

Merci Irinis pour ce témoignage,
Je suis tellement d'accord, les casinos peuvent vite nous mettre dans des états seconds...
Ou plutôt ces machines, probablement conçues pas des experts en psychologie pour optimiser les profits des salles de jeux! (Ce que ma foi, je ne critique pas, c'est leur gagne pain...).
Vous avez raison, se faire interdire n'est pas infantilisant, vu comme cela...
Si cela continue, il va falloir que j'y songe sérieusement.
Bon courage à vous également

pilou19200 - 08/03/2020 à 19h40

Bonjour à tous,

Je prends ce fil comme un exutoire, une sorte de journal intime sur ce problème qui prend de l'importance dans ma vie. Je lis mes précédents messages avec un gout amer. L'envie de jouer ne s'est pas réduite, elle s'est amplifiée.

La dernière fois, c'était hier soir. Je vais désormais de 2x pendant les week-end, à une fois tous les 15 jours. Je revenais d'une session dans laquelle j'avais gagné 100 euros, avec 400€ en poche. Je suis remonté à 600€, et fini par tout reperdre en y laissant 400€ de plus... à 3h30 du matin avec les autres joueurs que j'imagine également addicts.

Je jouais en ayant perdu toute notion de l'argent. Même après un gain, je me disais "même si tu reperds, ce n'est pas grave, fais toi plaisir". Dans cet esprit, difficile de lutter. Souvent le même scénario, je mets 100 euros dans une machine, et quand elle ne donne pas : "Ne t'inquiètes pas, elle finira par donner". Ce qui est parfois vrai, mais souvent faux... et la machine finit par prendre un total de 300 euros sans résultat.

J'adore ces machines, avec leur design et ces sons désormais bien connus qui se produisent lors de gains ou de divers bonus. Les développeurs ont rivalisé d'ingéniosité pour donner envie aux joueurs (bonus divers, "good fortune", free games et compagnie).

Me voilà à 16k de pertes. Loin de ce message d’il y a un an quasi jour pour jour, dans lequel je souhaitais bon courage à ceux qui subissaient encore les vices du jeu.

Je ne sais plus trop quoi faire... je n'arrive pas à me contrôler quand j'y suis, il faut que je l'accepte (malgré ce que je peux penser avant chaque pulsion). Me faire interdire comme recommandé par Irinis... mais à la fois je n'ai pas envie de me passer de ce "plaisir" qui m'évade, et me fait partir loin des tracas du quotidien...

A ceux qui ont réussi à se défaire des envies de jeu, comment avez vous fait ?

Moderateur - 09/03/2020 à 10h18

Bonjour Pilou,

Merci d'être revenu faire ce point ici sur Joueurs info service.

Un partie de l'addiction au jeu repose souvent sur l'envie de "s'évader". Vous parlez de "tracas du quotidien" mais tout le monde a des tracas du quotidien. Ne faudrait-il pas aller un peu plus loin ? Quels sont les problèmes sous-jacents ou les événements de votre histoire personnelle qui pourraient expliquer que vous éprouvez précisément ce "besoin" ? Il y a souvent une base émotionnelle à l'addiction au jeu. Le jeu procure des émotions de substitution et l'évasion permet d'éviter des émotions négatives que l'on ne veut/peut pas affronter. Donc, lorsque le jeu est un refuge et qu'on le pratique au-delà de son propre intérêt personnel il faut sérieusement se demander ce à quoi on cherche à échapper. Le jeu n'est qu'une mauvaise "solution" et le problème sous-jacent reste tant qu'on ne l'affronte pas.

Par ailleurs vous perdez le contrôle. Oui, c'est précisément une caractéristique de l'addiction au jeu. Mais sachez que des thérapeutes comportementalistes peuvent entamer avec vous un travail pour déconstruire les mécanismes qui vous mènent à cette situation. Ils peuvent également vous aider à avoir des scenarii pour éviter le jeu ou, si ce n'est pas d'actualité pour vous, pour vous arrêter à temps ou limiter vos dépenses. Ce n'est pas facile mais c'est possible.

Que cela soit pour explorer vos problématiques personnelles ou pour reprendre le contrôle de votre pratique de jeu (ou pour l'arrêter), nous vous conseillons de prendre contact avec un CSAPA (Centre de soins, d'accompagnement et de prévention en addictologie) référent jeu. Vous trouverez les adresses en appelant notre ligne d'écoute ou en utilisant la rubrique adresses utiles de ce site. Les consultations en CSAPA sont gratuites.

A bientôt.

Le modérateur.

Profil supprimé - 09/03/2020 à 12h00

Bonjour Pilou,
Merci de nous donner des nouvelles même si elles pourraient être meilleures.
Décrocher d’une addiction est très difficile et je crois fondamentalement qu’il n’y a pas de recette miracle. Ce qui ne veut pas dire qu’il faut baisser les bras.
En ce qui me concerne, l’interdiction ne m’empêche pas d’aller jouer de temps en temps à l’étranger mais moins souvent évidemment.
Manifestement tu n’es pas prêt à faire la démarche là maintenant mais tu y penses et c’est bon signe.
As tu entrepris d’autres démarches ? Tu pourrais par exemple te rapprocher d’un centre de soins spécialisé en addictologie. Tu pourrais y trouver du soutien et pourquoi des réponses au pourquoi du comment.
Continue de nous donner des nouvelles.
Bon courage

pilou19200 - 11/03/2020 à 23h32

Bonsoir,
Merci pour vos messages et vos recommandations !
J'ai encore l'espoir de m'en sortir par moi même... En fait, en semaine, je n'ai aucune envie de jouer, je travaille beaucoup et une fois chez moi, je n'ai aucune pulsion. Il me faut je pense m'occuper d'avantage le week-end. Je crois que je vais accepter tout ce que me proposent les amis, cela va me prendre du temps !
J'en plaisante, mais j'espère ne pas revenir ici sous quelques mois avec un bilan encore plus négatif.
Si cela venait à se produire, je pense que je n'aurai pas d'autre choix, effectivement, que de consulter...
Bon courage à tous

LiliB - 15/03/2020 à 22h27

Bonjour Pilou et Irinis.

Je suis une joueuse compulsive abstinente depuis 2 ans.

A un moment donné j'ai eu besoin de parler avec quelqu'un et avoir des outils pour comprendre et lutter contre cette addiction, j'ai donc consulté un thérapeute et cela m'a beaucoup aidé.

Souvent, cette dépendance prenant toute la place il est difficile de faire le tri dans tout ce qui se bouscule dans notre tête et notre vie et un thérapeute peut nous aider à mettre de l'ordre.

Je dirais que l'expérience m'a démontrer qu'il n'y a qu'une seule chose qui fonctionne … ne pas jouer du tout … un jour … et tenir … et refaire le même choix le lendemain …. encore un jour … et à un moment donné les jours s'additionnent et on se refait un système immunitaire contre le jeu.

On apprend a devenir sourd aux chants des sirènes … on se soigne en travaillant sur les raisons qui nous poussent à jouer … solitude, stress, mal être, autres dépendances, etc.

Je vous souhaite de trouver en vous la force de vaincre le démon du jeu.

Bon courage !